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La Fédération pour les Circulations Douces en  Essonne lutte  pour la sécurité et le confort des déplacements  non motorisés  ( à pied, en fauteuil roulant, à vélo, à rollers)

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URBANISME

LES TROUS NOIRS DE NOS BANLIEUES 

On connaît les trous noirs célestes qui engloutissent les étoiles, mais il existe aussi des trous noirs terrestres attirant en une accélération destructrice les masses métalliques automobiles, et tant pis pour les piétons et les cyclistes qui passent par là.

 On les trouve en banlieue de nos belles villes, là où, autour des  ZAC, ZUP et barres d'immeubles, les mailles du réseau routier se resserrent en excroissances anarchiques de grands giratoires, d'échangeurs autoroutiers, et de bretelles d'accès aux centres commerciaux hyper géants, aux déchetteries, et aux usines d'épuration. 

 Ces trous noirs se situent  toujours dans les zones d'ombre des délaissés en limite des communes, là où il n'est pas toujours clair de déterminer les responsabilités de chacune (sauf pour percevoir éventuellement les taxes), mais où chacune estime que c'est à sa voisine de faire l'entretien ou les travaux, et d'assurer la police. 

Nos belles élégantes soignent leur apparence en centre-ville mais se préoccupent peu de leurs bas troués en périphérie. 

 

Chronique meurtrière d’un trou noir pour piétons et cyclistes              

La  Nationale 7, au nord de Corbeil-Essonnes a été définie comme un  itinéraire structurant du Schéma directeur de circulations douces de l’Essonne en 2003. Entre Ris-Orangis et Grigny, elle constitue le seul passage possible dans le val de Seine pour les cyclistes et les piétons. En effet, à cet endroit, la vallée est barrée d’un côté par un haut talus ferroviaire et de l’autre, par un vaste dépôt pétrolier. Un échangeur de type autoroutier y a été construit dans les années 70, à l’intersection avec la D310. 

Ce carrefour N7 / D310 délimite 4 quartiers, dans un rayon de quelques centaines de mètres : au sud, sur la commune de Ris-Orangis, un quartier d’immeubles HLM et un quartier résidentiel, et au nord, sur la commune de Grigny, une Zone d’activité commerciale et un lieu de promenade autour des « lacs de l’Essonne » qui constituent l’un des plus grands plans d’eau de la région parisienne.

Le trafic automobile est très dense : 34 000 véhicules/jour sur la N7 et 23 000 sur la D310. Malgré la proximité de lieux d’habitation, de commerces et de promenade, le trafic piéton et cycliste est extrêmement réduit du fait de la dangerosité de cet échangeur : trottoirs dégradés ou inexistants, absence de passages protégés, ancienne piste cyclable de la N7 détruite au moment de la construction de l’échangeur, absence d’éclairage pendant 200 m et surtout, excès de vitesse généralisés des voitures et camions.

En 2002, la construction par la DDE d'un terre-plein central en béton de 4.5 m de large pour passer de 6 voies à 4 voies, puis la pose de glissières de sécurité en 2003, ont renforcé l'aspect autoroutier et nettement aggravé la situation des cyclistes : en effet, la largeur de la voie de droite ayant été réduite par la même occasion, il n’est plus possible aux voitures (qui roulent à 2 de front) de respecter la distance latérale de sécurité pour dépasser un cycliste roulant sur la voie de droite.

Suite à ces travaux, la FCDE a organisé une manifestation le 14 juin 2003 et interpellé les collectivités locales concernées pour protester contre la dangerosité de l'endroit en invoquant le non-respect de la loi de 1996 qui oblige à concevoir des itinéraires cyclables à l'occasion de travaux sur la voirie.

Les représentants de la DDE n’avaient pas réalisé que les cyclistes et piétons n'avaient pas d'autre passage possible, et ils ont reconnu que les travaux n'étaient pas conformes aux objectifs du PDU de l’Ile-de-France. Par la suite, ils ont répété que des études étaient en cours et qu'un Comité d'axe de PDU serait mis en place avec les communes riveraines. Cependant, au moment du transfert de compétences de l'Etat vers le département pour la gestion de la N7, fin 2006, rien n'avait été réalisé…

En 2004, la mairie de Ris-Orangis fait poser un panneau de rappel de limite de vitesse à 5O km/h avant l'intersection. Cela n’a rien changé quant à l’ampleur et à la fréquence des excès de vitesse.

Des agents de la Police nationale, interpellés à plusieurs reprises au sujet des excès de vitesse généralisés et la rareté des contrôles de vitesse au niveau de l’échangeur, répondent que les contrôles sont techniquement difficiles à cet endroit.

Le 19 juillet 2005, un cycliste, par ailleurs conseiller municipal à Grigny, est tué, renversé par une voiture, peu avant ce carrefour.

Le 8 novembre 2006, Benoit Carrouée, président de la FCDE, est victime d'un accident à vélo en rentrant de son travail au niveau même de l'échangeur, percuté par l'arrière par une voiture roulant à grande vitesse.  

Deux jours plus tard, le 10 novembre, un motard est tué, renversé par un camion, un peu plus haut dans la bretelle de sortie de la N7 vers la D310.

En décembre 2006, constatant l'inaction des collectivités locales, la FCDE décide de mettre en demeure le Conseil général, nouveau gestionnaire de la N7, et les mairies de Ris-Orangis et de Grigny, responsables des bas-côtés, de prendre des mesures d'urgence de sécurisation des cyclistes et des piétons.

Le 16 février 2007, en l'absence de réponse, la FCDE adresse un recours gracieux aux 3 collectivités, préalable à un éventuel recours au Tribunal administratif.

En mars 2007, le maire de Grigny prend un arrêté pour limiter la vitesse à 30 km/h dans la bretelle de sortie de la N7. Par ailleurs, ses services  présentent à la FCDE un avant-projet d'aménagement de voies piétonnes et cyclables de chaque côté de la N7 sur la commune de Grigny. La FCDE en prend acte avec satisfaction, mais regrette que ce projet ne soit pas connecté avec le projet d'aménagement d'une piste cyclable par le conseil général le long de la D310, ni avec la commune de Ris-Orangis : en effet, le projet s'arrête juste avant l'échangeur, ce qui obligerait les cyclistes à se réinsérer sur la N7 à l'endroit le plus dangereux.

En mai, la FCDE fait procéder, à ses frais, à des mesures de vitesse par la société Altis durant une semaine, dans le virage de la bretelle récemment limitée à 30 km/h . Les résultats confirment l'absence d'efficacité des mesures prises : seulement 1% des véhicules respectent la limite indiquée, 21 % roulent à entre 30 et 50 km/h , la plupart roulent à entre 50 et 70 km/h et 5% à plus de 70 km/h.

Le 16 avril 2007, les services du Conseil général avec ceux de Grigny et de la Communauté des lacs de l'Essonne présentent un ensemble de projets répondant en partie aux demandes de la FCDE : modérer la vitesse par un rétrécissement de la voie de sortie de la N7 dès 2007, et aménager des voies piétonnes et cyclables le long de la N7 et de la D310 en 2008 ou 2009.

Compte tenu de ces nouvelles propositions, la FCDE annonce son intention de suspendre sa procédure de recours, à condition que la continuité des aménagements soit assurée jusqu'à l'entrée de Ris-Orangis. En effet, jusque là, la mairie de Ris-Orangis n’a répondu à aucune des demandes de la FCDE et ne s’est concertée ni avec le Conseil général, ni avec la mairie de Grigny.

Le 28 juin, le maire de Ris-Orangis reçoit la FCDE et s’engage enfin à programmer des travaux de son côté, et à assurer la continuité des aménagements avec ceux prévus sur Grigny.  La première réunion sur le terrain avec les services techniques du Conseil général n’aura lieu que le 13 novembre 2007…

Début septembre, le Conseil général supprime la bande de décélération d’une des bretelles de sortie de la N7 et rétrécit la largeur de celle-ci. Les mesures de vitesse réalisées par la suite montrent la faible efficacité de cette seule mesure. Cependant la suppression de la voie de décélération montre la faisabilité d’un aménagement cyclable et piétonnier de largeur suffisante.

Bilan au début de l’année 2008 :

D’un côté, le nouvel aménagement de promenades autour des lacs et la construction d’une grande jardinerie en face dans la ZAC renforce l’attractivité du secteur pour les piétons et les cyclistes. De l’autre, les trottoirs sont toujours défoncés, les passages piétons non marqués, l’échangeur non éclairé, les excès de vitesse aussi forts et fréquents et les contrôles de vitesse aussi rares, en l’absence de radar automatique.

Simplement, nous avons maintenant l’assurance qu’un trottoir et une piste cyclable corrects seront aménagés en 2009 si tout va bien le long de la N7 et de la D310. Mais si rien n’est fait pour faire respecter les limites de vitesse, la traversée de l’échangeur, restera encore dangereuse.

A noter que la solution du radar fixe, qui serait très efficace pour faire respecter les limites de vitesse et rapporterait de l’argent à l’État, le temps que les automobilistes adoptent un nouveau comportement, a systématiquement été écartée par nos interlocuteurs.

Benoit Carrouée, Vice-président de la FCDE  

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