Principe de précaution
ou précaution par principe ?
Nous ne parlons pas de
l'usage sportif en entraînement ou compétition, mais de
l'usage urbain pour des déplacements sur de courtes
distances.
1
- En ce qui concerne les jeunes enfants, nous conseillons le port du casque comme pour le ski en raison du
poids proportionnellement élevé de la tête, et de
la faiblesse des muscles du cou.
Le casque est particulièrement recommandé s'ils portent un sac à dos
rempli de livres et cahiers qui en cas de chute risquent de
limiter leurs réflexes de protection de la tête. (Des sacoches
seraient préférables,). Mais il appartient aux parents
de le leur imposer lors de ces déplacements utilitaires.
En 2007 un
projet semblable avait été présenté. Il
concernait les enfants de
moins 14 ans. Pourquoi a-t-on relevé l'âge limite
d'obligation à 16 ans? L'argument du poids de la tête ne se justifie pas pour
de grands ados qui ont pour beaucoup acquis à peu de
chose près leur taille adulte.
2 - En ce qui concerne les adultes,
libre à eux de porter un casque par choix,
selon leurs activités, ou pour être un
exemple pour leurs enfants. Mais comme le montrent les
études présentées sur le site de la Fubicy, la décision
de le rendre obligatoire aura pour effet négatif
immédiat de réduire le nombre de cyclistes.
Cela
arrangerait bien certains automobilistes qui, ah les
bonnes âmes, nous plaignent de prendre des risques et
veulent nous protéger en nous envoyant sur les trottoirs,
avec un casque naturellement, et un gilet haute
visibilité pour bien nous voir derrière leurs vitres
teintées.
A
ce propos, quand la Sécurité routière fera-telle
campagne contre les vitres fumées latérales qui ne
permettent ni au piétons ni aux cyclistes de croiser le
regard les conducteurs ... et pour faire bonne mesure, les
chasse-buffles encore présents sur certains 4X4 ?
Quel rapport direz-vous ? Aucun. Comme il n'y a aucun
rapport, si ce n'est la sécurité, entre le casque et le
gilet !
3
- Une nouvelle obligation
est créée : tout cycliste de moins de 16 ans doit 24h
sur 24 être équipé d'un gilet haute visibilité, quel
que soit l'usage qu'il fait de son vélo.
Tout
comme pour le port du casque nous estimons qu'en dehors du
cas de mauvaise
visibilité, prévu dans le code de la route, le choix de porter par tout temps 24h sur 24
un gilet haute visibilité doit être laissé à
l'usager. Beaucoup de cyclistes urbains font d'ailleurs ce choix.
Mais
c'est dans l'intérêt des enfants, nous dira-t-on, comme
ça on les remarque ! Si en plein jour, en plein
été, ils ne le portent pas, on ne les voit donc
pas ?
Alors en plus des pompiers, des éboueurs,
des policiers, des ouvriers de voirie, du Gaz de France, des
médecins du
SAMU, des brancardiers, des agents de sécurité devant les écoles, des
instits accompagnateurs, des serre-files des manifs, des
vieux randonneurs retombés en enfance, des automobilistes en panne, on aura les
jeunes à vélo !!!
Il
n'est pas besoin d'avoir fait une thèse en sémiologie
pour savoir que trop de signalisation tue la
signalisation.
Une
mesure discriminatoire :
Si
l'on voulait protéger les usagers vulnérables tels que
définis par la loi "Badinter" pour les
assureurs, alors il aurait fallu l'étendre à tous les
piétons et cyclistes de moins de 16 ans et de plus de 75
ans, mais aussi à toutes les personnes handicapées
reconnues.
En tout cas
cette obligation imposée EN VILLE, DE JOUR COMME DE NUIT
est discriminatoire
1
- contre les jeunes de moins de 16 ans habitant des villes offrant des vélos en location. Ils
ne pourront du fait de leur âge utiliser ces
services s'ils n'ont pas dans leur poche ce fameux gilet.
Faisons confiance au sens commercial des loueurs à qui
s'ouvrira le nouveau marché des distributeurs de gilets de secours
stratégiquement placés près des stations vélos.
2
- contre les jeunes cyclistes de moins de 16 ans sans
gilet. Ils subiront une différence de traitement
choquante, car ils seront facilement repérables par la
police uniquement sur ce motif alors qu'un camarade de 17
ans sans gilet sera parfaitement en règle.
Laissons
aux parents la liberté d'apprendre la rue et la route à
leurs enfants.
Laissons
aux enfants la possibilité d'acquérir leur autonomie, et
pour devenir des citoyens responsables, capables
d'évaluer les risques objectifs de leurs choix.
La
sécurité des cyclistes dépend essentiellement de leur
prise en compte respectueuse par les usagers motorisés,
et par les aménageurs.
On peut
et on doit inciter les cyclistes à prendre en charge leur
propre sécurité. Mais cela ne peut se faire par
l'instauration d'un système complexe et discriminatoire
d'interdictions et d'obligations s'appuyant sur les
craintes irraisonnées de décisionnaires qui probablement
ne pratiquent pas le vélo au quotidien.
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