Nous accueillons avec sympathie les
initiatives pour protéger les piétons, et particulièrement les plus
vulnérables d'entre eux, personnes âgées, et/ou handicapées, et
enfants. Et
nous approuvons toute mesure leur assurant sécurité et respect de la
part des autres usagers. C'est pourquoi nous avons suivi avec intérêt
l'initiative de Madame Marie-Jo Zimmermann, députée de la Moselle, et
d'une soixantaine d'autres députés, qui ont déposé une proposition de
loi "tendant à la responsabilisation des cyclistes en cas
d'accidents avec des piétons." Si le texte même de la loi ne
semble pas poser de problème a priori, tel n'est pas le cas de l'exposé
des motifs qui nous amène à nous montrer beaucoup plus réticents
quant aux motivations qui peut-être sous-tendent le dépôt de ce
texte. On peut dès lors se poser la question de l'utilité d'une telle
proposition.
Nous
développons ci-dessous les commentaires qu'elle nous inspire.
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1°) Oui au devoir de prudence envers les piétons
qu'il faut toujours respecter
Le développement du vélo voulu par la Loi
sur l’air de 1996 et pour lequel nous militons, s’accompagne
actuellement de l’arrivée en masse de nombreux nouveaux cyclistes en
particulier grâce aux Vélib, Vélov, et autres services de location, et
du transfert d’automobilistes relativement jeunes vers le vélo. Les
conflits avec les piétons augmentent en proportion.
Alors qu’un patient travail de lutte
contre le grignotage des trottoirs par l’automobile commence à porter
ses fruits, il est paradoxal que les piétons ne se sentent plus en sécurité
même sur les trottoirs à cause de cyclistes ou de motards ne respectant
pas le Code de la route.
Il
est affirmé dans les Motifs "l'idée
est d’offrir aux piétons par rapport aux cyclistes la même garantie
que celle qui existe pour les cyclistes par rapport aux automobilistes.
C’est l’affirmation du principe d’attention particulière que doit
accorder tout usager de la route à celui qui est plus vulnérable que
lui. L’automobiliste doit respecter le cycliste ; le cycliste doit de même
respecter le piéton."
Il
est clair pour nous que le devoir de prudence de tous les usagers
envers le plus faible, inscrit dans le Code de la route depuis juillet
2008, est l’élément clé de la réussite pour la mise en place des
zones de rencontre, et autres mesures visant à un partage de la voirie
plus respectueux de la sécurité des usagers vulnérables. Le
devoir de prudence du cycliste à l'égard du piéton en est une condition
essentielle.
Ce
devoir doit s'appliquer en tout lieu, que les piétons soient en
infraction ou pas. Parce que des piétons déambulent sur une piste
cyclable, par inattention ou pour bénéficier d'un revêtement plus
confortable, on voit souvent des cyclistes virevolter au milieu d'eux
en les rasant pour les intimider, alors que la marge latérale de sécurité
par rapport aux piétons est de 1m en ville. En
mettant les piétons et eux-mêmes en danger, ces cyclistes agressifs sont
aussi condamnables que les automobilistes hargneux qui serrent ou font une
queue de poisson à un cycliste pour l'obliger à rejoindre une piste sur
trottoir impraticable parce qu'elle est occupée par de nombreux piétons
ou qu'elle présente un revêtement en mauvais état et des seuils
dangereux..
Il
faut sévir contre les comportements irrespectueux d'un bon nombre de
cyclistes à l’égard des piétons, c'est certain.
Et pour les
sanctionner il y a, y compris dans le Code de la route, tout un arsenal de
lois et de règlements qu'il suffit d'appliquer, sans qu'une nouvelle loi
soit nécessaire.
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2°) Pourquoi cette loi?
Un
argumentaire contestable
Pour
ce qui est de la forme, nous dénonçons le
syllogisme biaisé
s'appuyant sur l'amalgame
du vélo aux véhicules motorisés comme cause (reconnue modeste) d'accidents mortels de piétons,
pour amener l'idée de la responsabilisation des cyclistes. Il n'était
pas nécessaire d'agiter ce chiffon rouge, car sans même connaître les
statistiques, tout piéton sait bien qu'il court un risque d'accident
mortel minime. Mais, réaction biologique liée à l'instinct de survie, il ressent fortement le
risque de collision à la différence de l'automobiliste dans sa
carapace.
Sans
parler de risque mortel, beaucoup de piétons, surtout âgés ou
handicapés ressentent le vélo comme une source principale de gêne et de peurs
en raison de son silence, et de sa proximité, et du sans-gêne de
beaucoup de ses pratiquants. Ils citent comme zones de conflits les trottoirs où
roulent des cyclistes en infraction, les passages pour piétons forcés
par des cyclistes pressés, et surtout les trottoirs "mixtes"
et pistes sur trottoirs.
Pour
les cyclistes en infraction sur les trottoirs, ou sur les passages
piétons, la nouvelle
loi n'apportera rien. Actuellement s'ils causent un accident, il n'y a
aucun partage de responsabilité, bien entendu. Et comme dit plus haut
tous les moyens de sanctionner ces mauvais comportements existent.
Mais
nous avons été intrigués de découvrir dans l'exposé des motifs, que la
multiplication des pistes sur trottoir est donnée comme un argument pour
démontrer la nécessité de responsabiliser les cyclistes. Mais cela ne
revient-il pas à justifier l'existence des pistes sur trottoirs et en
rendre possible la légalisation ?
Si
les aveugles réclament avec tant de force que les trottoirs soient nettement détectables et repérables
à la canne et au pied, c'est bien parce que sans repères physiques, l'idée de se retrouver impuissants et perdus au milieu d'une
piste cyclable avec la crainte d'un accident même
léger qu'ils subiraient ou causeraient est pour eux un grand
stress. Même si la loi proposée les dégage de toute responsabilité. La réponse à leur angoisse est dans
des aménagements qui séparent nettement la zone de déplacement des
piétons de la piste cyclable : léger dénivelé, petit bourrelet, petite
bordure qui guide leur marche, différence détectable de revêtement, etc. Ce
que demandent les aveugles, les autres piétons en profiteraient
volontiers, comme l'ensemble des piétons bénéficie de l'abaissement des
seuils aux traversées grâce à la prise en compte des difficultés des
personnes en fauteuil roulant.
Partout
où il y a des pistes sur trottoirs simplement marquées par un trait de
peinture, on constate que beaucoup de piétons les empruntent par
inattention.. Et
puisque les conflits constatés se passent majoritairement là où les cyclistes et les piétons
cohabitent, nous en tirons la conclusion
LOGIQUE qu'il faut protéger les piétons contre les aménageurs qui
continuent leur mauvaise pratique de tracer des pistes sur trottoirs,
alors que la place du vélo est sur la chaussée, ou sur une piste
séparée repérable et détectable par tous.
Il
est du devoir des municipalités et des aménageurs de prendre en compte la gêne et le stress causés aux
piétons, en particulier âgés, aveugles, sourds, malvoyants (voir le
site du COLIAC http://www.coliac.cnt.fr)
ou enfants,
et de respecter les prescriptions de la loi Handicap de 2005 et du Code de
la route.
Ils ne doivent pas créer par des aménagements contestables ou même illégaux,
des situations prévisibles de conflits, et donc d'accidents, entre piétons et
cyclistes
mis en cohabitation forcée.
S'il
y a bien un véritable besoin d'information, et de répression à mettre
en oeuvre à l'égard des cyclistes non respectueux de la sécurité des
piétons, il y a un besoin tout aussi grand de responsabilisation des
aménageurs et décideurs. Ils doivent revoir
leurs choix techniques et financiers pour offrir aux piétons et aux
cyclistes des aménagements ne les mettant pas en conflit.
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3°)
Quelle protection supplémentaire contre les
cyclistes irrespectueux?
Dans les Motifs détaillés en exergue au
texte de la loi, il est regretté qu’en cas d’accident entre un piéton
et un cycliste, il y ait partage des responsabilités en fonction des
fautes respectives, et il est proposé que comme la loi Badinter qui « protége »
les piétons et cyclistes par rapport aux automobilistes, la nouvelle loi
donne une « protection » équivalente aux piétons par rapport
aux cyclistes.
Malheureusement, cette prétention
ne tient pas pour plusieurs raisons :
1 -
La loi Badinter qu'elle est
censée compléter n'a rien à voir avec elle. En 1985, alors que
les usagers vulnérables, piétons et cyclistes, victimes d'accidents
corporels, ne parvenaient à se faire indemniser qu'après de longues et coûteuses
procédures, la loi Badinter a établi leur droit à indemnisation.
Puisque c'est l'automobiliste qui amène l'objet dangereux dans l'espace
public, elle lui a fait systématiquement porter la responsabilité de
l'accident, et a ainsi obligé les compagnies qui prospéraient grâce à
l'obligation d'assurance à indemniser les non-conducteurs victimes.
Son objectif n'était donc pas d'agir sur le comportement des conducteurs
de véhicules à moteur, mais sur celui des compagnies d'assurance. La
loi de responsabilisation des cyclistes qui prétend " protéger " les
piétons contre les cyclistes, et les assimilés piétons à roues non
respectueux vise essentiellement à jouer sur leur comportement en leur
donnant systématiquement la responsabilité d'un accident avec un
piéton, et donc en faisant jouer leur responsabilité civile. C'est une
belle construction intellectuelle, mais qui dans son application posera
des problèmes évidents que ses concepteurs ne semblent pas avoir
envisagés.
2
-
En effet la Loi Badinter prenait acte que dans une collision piéton-auto le piéton
subit la totalité du dommage physique. A l'inverse, si les tribunaux comme il est dit dans l'exposé des motifs recourent au
"partage des responsabilités en fonction des fautes
respectives", c'est bien qu'ils ont constaté que dans les
accidents graves impliquant des piétons et des cyclistes, et
quel que soit le responsable objectif de l'accident, les dommages physiques
sont souvent partagés. La collision d'un piéton par un cycliste
entraîne généralement la chute du cycliste avec des conséquences
variables selon les circonstances. Comme pour l'automobiliste, le cycliste
porte au moins la responsabilité de rester maître de sa vitesse puisque
c'est lui qui amène l'objet dangereux sur l'espace public. Mais sa
vulnérabilité à âge égal est comparable à celle du piéton, car pour
un cycliste âgé même entraîné, toute chute quelle que soit sa vitesse
est dangereuse. Actuellement, il arrive qu'un cycliste fasse une manœuvre
d'évitement d'un piéton aux mouvements erratiques imprévus, manœuvre
qui s'achève en chute et blessures parfois graves. Même si la sagesse
populaire accuse le piéton, il n'est pas impliqué puisqu'il n'a pas
été heurté. Le cycliste est victime de sa maladresse.
3
- La loi proposée met en compétition et renforce au lieu d'atténuer les
conflits prévisibles entre deux types d'usagers vulnérables. En effet la
catégorisation de la vulnérabilité sur la différence "sans" ou
"avec"
roues créera des situations délicates dont on peut penser qu'elles seront
la source de
procès et de contestations.
On peut imaginer un piéton en parfaite possession de ses moyens physiques et
intellectuels qui par sa faute indiscutable (il était sur la piste
cyclable bien séparée, alors qu'il disposait d'un trottoir vaste et
confortable) mais pas unique cause (le cycliste par exemple a été
maladroit ) provoque de graves blessures à un cycliste de plus de 75 ans, alors que
lui-même n'a que quelques égratignures. Avec la nouvelle loi, le piéton
serait la personne vulnérable ! Et le vieillard serait responsable !
On peut imaginer une collision entre un vieillard à vélo et un piéton
de 15 ans s'amusant à lui envoyer un ballon de foot dans les roues sur
une piste cyclable. Pour la loi le garçon de moins de 16 ans sera
irresponsable, et le vieillard blessé dans sa chute le dindon de la
farce.
On peut aussi trouver des cas limites semblables où une personne en
fauteuil roulant manuel ou électrique enregistrée comme handicapée à
100% et donc cataloguée "vulnérable" et irresponsable par
la loi Badinter, va se retrouver responsable d'un accident.
4 -
La
nouvelle loi de responsabilisation n'est pas limitée à
l'indemnisation des dommages corporels, alors que c'était l'accumulation
de cas graves d'accidents corporels non indemnisés qui avait créé un
sentiment d'injustice et l'exigence d'une action forte de l'état que la loi
Badinter a permise. On souhaiterait comprendre les raisons de
cette différence entre elles? Serait-ce parce que la loi Badinter a
considéré que pour un piéton les dommages matériels (vêtements
endommagés, lunettes cassées) étaient minimes par rapport à la gravité
des atteintes physiques ?
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4°)
la responsabilisation des cyclistes moyen indirect de légaliser les
pistes sur trottoirs?
Nous
avons été surpris de lire comme l'un des principaux motifs pour la loi
la remarque suivante qui nous a rappelé des discours déjà entendus
ailleurs déplaçant les responsabilités sur les piétons indisciplinés
ou les cyclistes imprudents selon les objectifs ou les interlocuteurs
:
[à
l’évidence, ils constituent un danger pour les piétons et
notamment pour les personnes âgées. C’est d’autant plus préoccupant
que de nombreuses municipalités créent des pistes cyclables sur
les trottoirs ; certains cyclistes y roulent à des vitesses
inconsidérées sans se préoccuper du danger pour les piétons vulnérables
(petits enfants, personnes âgées...]
|
Nous craignons
donc que sous prétexte de protéger les
piétons dans leurs conflits avec les cyclistes irrespectueux, cette nouvelle loi
ait pour résultat de légaliser les pistes sur trottoir, pourtant illégales par
définition.
L'effet négatif de cette cohabitation forcée aussi bien
pour la sécurité des piétons que des cyclistes est tout simplement
ignoré, et ce qui est bien plus choquant, l'existence de ces pistes
illégales sur trottoir est donnée comme une des raisons motivant cette
loi.
S'il
est, à l'évidence, nécessaire de responsabiliser les cyclistes, nous
affirmons qu'il y a une plus grande urgence à responsabiliser les
aménageurs au respect de la loi et du Code de la route dans les
villes où les pistes sur trottoirs continuent à se faire en
contradiction flagrante avec la loi Handicap de 2005, et malgré
l'opposition exprimée par la plupart des associations de piétons et de
cyclistes.
Cette loi de responsabilisation des cyclistes
ne doit pas être un moyen pour les aménageurs et élus responsables de se défausser tranquillement de leur
responsabilité sur les cyclistes, devenus ainsi seuls responsables de
l'insécurité des piétons.
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5°)
Pistes
sur trottoirs : de l'utilité d'une loi pour la responsabilisation des aménageurs
Pour
la sécurité des piétons, il serait plus efficace de responsabiliser les aménageurs sur
les conflits provoqués par leur non-respect de la loi afin qu'ils disent :
-
non aux pistes sur trottoirs ! Les pistes sur trottoirs ne respectent pas l'article du Code
Article
R412-34 et les
obligations données par les décrets d'application de la Loi handicap de
2005. La définition du trottoir en cours d'élaboration par le
Comité de pilotage du Code de la rue comme un espace réservé
détectable et repérable par les aveugles va encore plus loin dans ce sens.
-
non au partage imposé par des panneaux illégaux ! Dix ans après
les modifications au Code de la route de 1998, la plupart des panneaux
d'obligation ronds (B22a) imposant aux cyclistes de rouler sur
d'anciennes pistes non conformes n'ont pas été enlevés. Avec le
développement urbain, elles sont devenues des trottoirs, ce qui
crée des situations de partage d'espace obligé avec les piétons dans de
mauvaises conditions (nombreux piétons, obstacles, ressauts, etc.). Et
les cyclistes urbains qui circulent sur la chaussée s'y font insulter et
parfois serrer par des automobilistes irascibles qui veulent les renvoyer
vers la piste cyclable. Ces fausses pistes cyclables doivent être soit
déclassées, soit mises aux normes et les piétons dans ce cas doivent
disposer d'un espace réservé distinct.
-
non aux parcs à
vélos sur les trottoirs ! Solution de facilité pour ne pas
enlever du stationnement automobile, ou ne pas faire de remaniements de
trottoirs coûteux, mais
qui pousse leurs usagers à s'y rendre sans mettre pied à terre pour
traverser le cheminement piétonnier. (c'est la même problème d'ailleurs
pour les parcs à motos)
-
non à l'absence ou l'insuffisance d'arceaux de stationnement sur
chaussée ! C'est le cas dans la plupart des villes moyennes, avec le
risque pour les aveugles et malvoyants de se heurter ou accrocher aux
vélos attachés au mobilier urbain sur les trottoirs ! etc..
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6°)
Problèmes
de cohérence
Le
projet de loi pour la responsabilisation des cyclistes va plus loin et
propose une réévaluation du statut de tous les usagers à roues, pour
de la même manière les responsabiliser. Le piéton à roulettes, le
patineur, qui a bien du mal à trouver un statut ne serait donc plus
assimilé piéton? Y aura-t-il une exception
pour les fauteuils roulants manuels? électriques? Actuellement il n’y a pas de différence sur le
plan légal géré par le Code de la route entre un assimilé piéton
causant la chute d'un piéton avec fracture du
col du fémur par exemple, et un piéton qui, par inadvertance, fait un croche-pied à un autre piéton avec sa canne
et
provoque le même accident. Leur responsabilité, couverte par leur
garantie responsabilité civile, est identique. Il ne serait pas absurde
d'exiger que chaque citoyen ait cette assurance par obligation ou
dans le cadre de lois sociales comme cela a été le cas pour la sécurité
sociale pour payer les soins médicaux.
Et
les fauteuils roulants électriques ?
En
pleine crise financière, alors
que l’on constate la faiblesse des garanties envers leurs clients des
banques et des sociétés d’assurance, un nouveau marché semble
s’ouvrir pour les assureurs. Tant mieux pour leur relance !
Les
personnes lourdement handicapées en fauteuil roulant électrique
actuellement assimilées aux piétons, rencontrant un obstacle temporaire ou
fixe sur le trottoir, et obligées pour dépasser l'obstacle de descendre sur la chaussée, seront
peut-être bientôt assimilées à des conducteurs de quads en parfaite santé
affrontant tous les risques pour le plaisir. Avec évidemment les mêmes
obligations : assurance, immatriculation, peut-être même BSR,
et casque obligatoire.
Et
dérive imprévue de la généreuse idée qui a permis l’introduction
dans le code de la route du devoir de prudence du plus fort envers le plus
faible, puisque classés comme conducteurs et non pas piétons, du jour au
lendemain, les usagers en fauteuil électrique ne seront plus protégés par la loi Badinter
en cas
d’accident avec un véhicule à moteur les atteignant physiquement.
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Conclusion
La
proposition de loi de Madame Zimmermann qui, pour assurer une meilleure
protection des piétons, se présente comme un élargissement aux
cyclistes et autres conducteurs d'engins à roues des responsabilités
pesant déjà sur les automobilistes, pourrait avoir pour effet d'en
limiter le bénéfice aux seuls piétons pris dans l'acception la plus
restrictive, et de réduire ainsi le nombre de bénéficiaires de la loi
Badinter
C'est
pourquoi cette proposition de loi non seulement ne nous semble pas
apporter une quelconque amélioration à la situation actuelle, mais elle
induit, au contraire, un certain nombre d'effets pervers préjudiciables
aux piétons eux-mêmes
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