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Mis en ligne le 23 avril 2012
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lettre des DDP en PDF
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Lettre d'information des Droits
du piéton (DDP)
mars 2012
Nouveaux succès en 2011 au
Tribunal administratif de Paris : La Ville de Paris condamnée à cinq reprises.
Nous avions en 2010 remporté trois succès dans des recours en justice devant
le Tribunal administratif à l’encontre de la Ville de Paris.
Rappelons qu’il s’agissait de :
- Monceau Fleurs à qui la Ville avait attribué des
autorisations d’étalage sur le trottoir, trop importantes et contraires au
règlement. Les installations de ce commerçant ont dû être réduites.
- Borgo, une société exploitant un café Boulevard Malesherbes, bénéficiaire
d’une autorisation de terrasse trop large et ne respectant pas le règlement.
L’autorisation de terrasse a été annulée.
- Le parking pour motos installé sur le trottoir au 91, Boulevard Haussmann avec
des accès pénalisants pour les piétons. Le parking à motos a été démonté par la
ville.
En 2011 nous avons connu cinq nouveaux succès pour
des recours introduits par l’association en 2008 et 2009. Le Tribunal
administratif a donné raison aux Droits du Piéton et ordonné à la Ville de
supprimer les autorisations de terrasses illicites. Ces décisions qui sont
intervenues en fin d'année sont encore susceptibles d’être contestées en appel,
mais nous sommes confiants et ne reculerons pas devant cet éventuel obstacle.
(NDLR : Au moment où nous écrivons ces lignes, nous
venons d’apprendre qu’une procédure d’appel a été lancée par un des
établissements visés. Voir l'article ci-dessous)
Au chapitre des actions lancées ces dernières années,
nous attendons toujours le résultat de celle engagée contre le Préfet de police
de Paris pour sa tolérance inacceptable envers le stationnement des deux roues
sur les trottoirs. Cette action a été lancée en février
2010 et à l’heure où nous écrivons ces lignes aucune information ne nous est
parvenue sur une éventuelle date de jugement. On peut espérer 2012, mais rien
n’est certain ! Notre analyse sur ce long délai est la suivante : le tribunal
doit prendre une décision sur un
phénomène global à la différence des précédentes affaires qui ne concernaient
qu’un établissement ou un espace bien délimité sur un trottoir. Cette décision
peut être lourde de conséquences sur tout le territoire parisien et provoquer
des réactions du très actif
lobby des motards (en colère ou non). Donc le tribunal prend sans doute le temps
de la réflexion. Forts de notre bon droit, nous ne comptons pas lâcher le
morceau et on risque d’en entendre parler pendant longtemps.
Nous consacrons beaucoup de notre énergie à Paris, mais nous n’hésitons pas à
introduire des recours en régions, comme à Strasbourg, où nous contestons
en justice un système de « trottoirs mixtes » qui oblige piétons et cyclistes à
cohabiter sur des espaces exigus au mépris de toute légalité et de toute
considération pour la sécurité des usagers.
Enfin, nous avons récemment introduit un recours à l’encontre du nouveau
règlement des étalages et terrasses à Paris publié en mai dernier et qui sur
certains points est en régression par rapport à ce qui existait. Nous sommes
bien décidés à nous battre pour obtenir gain de cause.
Comme on peut le constater, l’association s’est lancée avec énergie dans
l’action judiciaire pour faire respecter les droits du piéton. Nous y avons été
contraints par l’inertie des autorités face à nos demandes et la dégradation de
la situation des piétons en ville.
Ce nouveau moyen d’action ne remet pas en cause nos autres activités, qu’il
s’agisse des interventions auprès de particuliers ou d’associations pour les
aider à résoudre des problèmes liés aux déplacements piétonniers, des
interventions au sujet de la sécurité des piétons et de la participation à des
actions de groupe avec d’autres associations.
Tout ceci nécessite un travail important et aussi des ressources financières
pour payer les avocats. Le soutien de tous nos adhérents et sympathisants nous
est précieux !
JP Lechevalier
Nos objectifs pour 2012
Pour l’année 2012 nous prévoyons de
travailler dans trois directions. Deux sont déjà connues : le stationnement des
deux roues sur les trottoirs et les terrasses abusives.
Une troisième devrait s’ajouter : les pistes cyclables tracées d’un coup de
peinture sur les trottoirs. Beaucoup de municipalités utilisent cette solution
de facilité pour se vanter sans trop d’efforts financiers de nombreux kilomètre
de pistes cyclables sur leur territoire. Ceci est bien sûr totalement contraire
aux intérêts des piétons comme des cyclistes. La FUB (Fédération des Usagers de
la Bicyclette) est d’ailleurs sur la même ligne que nous dans cette affaire.
Une piste cyclables qui jouxte le trottoir doit être détectable et repérable,
aménagée avec un ensemble de matériaux et de revêtements qui la différencie sans
ambigüité du trottoir voisin. Indispensable pour les personnes mal voyantes un
tel système l’est aussi pour les piétons distraits ou flâneurs
Nous réfléchissons à un angle d’attaque pour ce problème et avons proposé à nos
amis de la Fédération des Aveugles de France de mener des actions communes sur
ce sujet.
Devraient être concernés les « espaces mixtes » ou « espaces partagés » qui
fleurissent dans des villes comme Strasbourg ou Lorient. Affaire à suivre !
Et pour revenir sur les deux axes d’action qui nous tiennent à cœur, les deux
roues sur les trottoirs et les terrasses abusives, cette nouvelle année nous
verra amplifier nos actions à Paris, en attendant d’en développer de nouvelles
en régions.
Forts de nos succès judiciaires sur les terrasses, nous réfléchissons à la
possibilité de lancer des actions visant d’un seul coup plusieurs terrasses
illicites, en ciblant les plus emblématiques pour marquer les esprits des
responsables municipaux qui, nous en sommes désormais convaincus, ne comprennent
que le langage de la force. Il faut agir sur le plan judiciaire dans la longue
durée et de manière systématique pour obtenir des résultats tangibles dans la
libération des trottoirs.
Quant aux deux roues qui encombrent nos trottoirs, nous déterminerons notre plan
d’action au vu du résultat du recours engagé contre le Préfet de police. Le
résultat est imprévisible mais nous sommes bien déterminés à faire respecter nos
droits.
JPL

Double peine pour les piétons sur un
trottoir parisien, une station Vélib et une terrasse illicite
Dernière minute
La Mairie de Paris, n’a pas fait
appel des 5 décisions de justice de la fin 2011 qui lui ont donné tort sur les
autorisations de terrasses abusives (voir ci-dessus).
En revanche, un des établissements concernés, Le Café Madeleine, place de la
Madeleine à Paris l’a fait et attaque la décision du Tribunal Administratif qui
annule l’autorisation de terrasse dont il bénéficie. C’est son droit le plus
strict. Pour nous, c’est une mauvaise nouvelle car nous devons reprendre le
combat pour ne pas céder sur une situation aussi anormale. Cela a un impact
financier puisqu'un appel implique les services d’un avocat.
Mais nous restons confiants car les arguments présentés par ce commerçant sont
pratiquement les mêmes que ceux qui ont valu la suppression de son autorisation
! Affaire à suivre…
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Les Droits du Piéton - Maisons des
Associations du 1er arrondissement - Cidex N° 209 - 75045 Paris cedex 01
www.pietons.org pietons@wanadoo.fr
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