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Seuil zéro : une vigilance nécessaire

        Nous publions ci-dessous notre réponse à  une lettre de la personne représentant le STIF au Comité de Pilotage du Pôle de la Gare de Brétigny. Elle nous faisait part de ses commentaires sur notre demande que le seuil zéro soit respecté aux passages piétonniers du Pôle.

Nous comprenons bien que les ingénieurs doivent tenir compte d'une contrainte technique incontournable, l'écoulement des eaux. Une mauvaise appréciation de la situation risque en effet de causer des nuisances (flaques importantes), et même des risques en cas de gel. Mais nous contestons la solution de facilité qui amène beaucoup de concepteurs à se donner 2 cm comme base pour leurs aménagements, et de nous dire "nous respectons la norme".  La norme est de tendre à zéro avec 2cm comme maximum. Même si elles sont forcément un peu plus coûteuses, des solutions existent permettant d'approcher au plus près le seuil zéro. 

Certes, la prise en compte des besoins d'orientation des personnes aveugles se guidant à la canne impose de conserver un seuil le long des cheminements, en particulier dans les espaces sans repères que constituent les parvis des gares et pôles intermodaux. Ou de créer des bandes de guidage détectable à la canne. Mais aux passages piétonniers, la bande d'éveil à la vigilance (BEV) spécialement conçue pour annoncer la traversée dispense d'avoir à maintenir le ressaut à 2cm. 

Concernant les pistes cyclables, il y a peu, on se trouvait confronté aux mêmes résistances. La plupart des "pistes cyclables" (qu'utilisent aussi les personnes en fauteuil roulant) présente aujourd'hui encore des seuils aux intersections avec la voirie automobiles (et beaucoup sont bien supérieurs à 2 cm). La raison donnée alors (écoulement des eaux à assurer) était la même que pour les traversées piétonnes aujourd'hui. Mais l'influence du tout-automobile étaient encore plus évidente : un des arguments avancés était d'ailleurs qu'il fallait marquer pour le cycliste qu'il entrait dans le domaine de l'automobile... en fait, donner la priorité à l'automobile. Cette démarche, aujourd'hui abandonnée, avait  théoriquement pour but "d'assurer la sécurité des cyclistes imprudents" en les obligeant à ralentir. On remarquera que la pratique omniprésente actuelle d'apposer des stops côté cyclistes aux intersections découle de la même démarche.

A quand des stops aux intersections piétonnes?


Lettre du STIF : En réponse à cette observation, je tiens à faire remarquer que "le niveau zéro" n'est en général pas compatible avec les contraintes d'écoulement des eaux (peut avoir pour conséquence la stagnation des eaux sur le parvis), De plus, étant en charge au STIF également de l'accessibilité PMR je tiens à vous assurer que le seuil de 2 cm (maximum) concernant les abaissés de trottoirs est tout à fait franchissable pour les PMR (même les usagers en fauteuil roulant ) et est considéré comme confortable. En outre, ce seuil est tout à fait conforme à la législation en vigueur ( cf.: Arrêté du 31 août 1999 et Circulaire n°2000-51 du 23 juin 2000 pris pour application de l'article 2 de la loi 91-663 du 13 juillet 1991)


Lettre de la FCDE

Concernant l'application de la technique du niveau zéro

Par ses statuts, la FCDE a pour objet de promouvoir les circulations douces, et à ce titre elle se préoccupe de sécurité et du confort des déplacements de tous les usagers, piétons (dont les PMR et les personnes en fauteuil roulant manuel ou électrique) et cyclistes.

Nous savons bien qu'un seuil de 2cm maximum entre dans la norme donnée par l'arrêté du 31 août 1999. Toutefois, lorsque les rédacteurs de cet arrêté ont établi cette norme pour les ressauts, ils impliquaient par défaut la possibilité d'utiliser le seuil zéro, déjà répandu dans les pays plus avancés que la France dans le domaine de l'accessibilité de la voirie aux personnes handicapées. Malheureusement, nous avons trop souvent pu constater que, par facilité ou habitudes d'un autre temps, beaucoup de services techniques ou de bureaux d'études font encore aujourd'hui une lecture minimaliste de cette norme, pourtant applicable depuis un bon nombre d'années. Ainsi, même s'il existe une pente douce naturelle qui assure pleinement l'écoulement des eaux, ils prennent 2cm comme base de départ (et donc, souvent la dépassent).

De nombreuses expériences malheureuses sur le terrain nous ont conduits à ne plus nous contenter, dans les projets, de l'indication "T2 abaissée" ou "seuil abaissé", mais de toujours rappeler que, sauf contraintes techniques véritablement insurmontables, le seuil zéro doit être le premier objectif des aménageurs. Ils ont, pour ce faire, à leur disposition des solutions techniques peu coûteuses favorisant l'écoulement des eaux et évitant leur stagnation au droit des passages, comme, par exemple, l'abaissement du caniveau en amont et en aval du passage comme cela se pratique, entre autres, à Paris.

Nous maintenons donc notre demande telle que formulée dans notre courrier, comme nous continuerons à demander le niveau zéro à chaque fois que c'est techniquement possible.

De plus, vous auriez du mal à convaincre nos adhérents ou amis en fauteuil roulant qu'un seuil de 2 cm est "confortable". Tout au plus accepteraient-ils les expressions "pas trop gênant" ou "pas trop pénalisant", le seuil le plus confortable étant à l'évidence le plus proche de zéro.

L'objectif du pôle étant de rechercher les conditions de déplacement les plus confortables et les plus sûres, nous voulons croire que les participants au comité ont conscience que l'inconfort ou la dangerosité d'un itinéraire dépend fortement de l'accumulation de petites difficultés. Compte tenu de la variété des incapacités et souffrances liées au handicap, pour une personne handicapée en fauteuil (ou même à pied), monter et descendre 10 ou 20 seuils de 2cm ou plus peut être extrêmement fatiguant et source de stress, puisqu'à chaque traversée, avant de pouvoir donner l'impulsion nécessaire, elle doit marquer un temps d'arrêt sur la chaussée.

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