| | retour page débats
Note du 1er septembre 2008
Modifications
au Code du 30 juillet 2008 :
Les cyclistes hors agglomération, de nuit et
par mauvaise visibilité
devront être équipés de gilet réfléchissants.
Les automobiles devront toutes être équipées de feux de jour
dédiés. |
|
Les experts du Conseil national de sécurité routière
ont bien vu leur crédit remis en cause par leur entêtement à vouloir à
tout prix maintenir l'expérimentation imposant les feux de croisement de
jour. Ces Messieurs disaient eux-mêmes qu'il faudrait de nombreuses
années pour que tout le parc français soit équipé des feux dédiés.
Combien d'années aux cyclistes et piétons d'être traités en
quantité négligeable sur les routes de France? On remarquera
qu'ils parlent d'étudier des moyens de reconnaissance pour l'ensemble des
deux roues (donc des vélos). Le gros cube de 1200cc avec batterie,
double-phare, klaxon puissant ou sirène, et le vélo routier de
papy avec sa dynamo 6v, son éclairage modeste et sa sonnette. Quant au
piéton on n'en parle même pas. Finalement les mesures prises
sont des mesures minimales de sagesse. Et en partie un désaveu des
experts qui s'étaient raidis sur des positions intenables.
lire
le rapport des experts pour l'obligation des feux de croisements de jour
[...
Résolution En conséquence, le Conseil national de sécurité routière
demande :
- Qu’une expérimentation prévoyant, pendant sa durée, une
obligation d’utilisation des feux de croisement soit engagée
- Que cette expérimentation soit précédée d’une campagne
massive de communication et d’explication
- Que les démarches nécessaires à la généralisation des feux dédiés
sur tous les nouveaux véhicules soient engagées sans délai.
- Qu’en outre, soient étudiés des moyens de reconnaissance pour
l’ensemble des deux roues tels que les feux spécifiques pour les motos
...] .
|
|
NON
A L'ALLUMAGE DES FEUX DE JOUR !
|
Mise à
jour octobre 2005
Comme nous l'avions dit, il était prévisible que "l'expérimentation"
continuerait jusqu'à l'hiver en attendant les "résultats".
Nous pouvons parier que la décision finale imposera les feux de jour en hiver. En tout cas,
le communiqué du 23 mars cité ci-dessous, est révélateur de la désinvolture avec laquelle nos décideurs
traitent la
sécurité des piétons et des cyclistes qu'ils ne pensent même pas à inclure
dans les usagers . C'est là la faille dans leurs raisonnement et donc dans leur
politique. Dans sa nouvelle The Pedestrian (Le piéton), publiée en 1951, l'auteur américain de science fiction,
Ray Bradbury, avait
imaginé un monde où le piéton était considéré comme un marginal, un dissident
dangereux pour l'état, à enfermer dans un asile psychiatrique ou une prison. Est-ce le monde
qui nous attend?
Les
feux de jour : La FCDE a refusé le principe de l'allumage
des feux de jour. Notre
prise de position n'a pas fait l'unanimité, même parmi nos adhérents. La
projet semble enterré. Ne nous réjouissons pas trop vite, il risque de
nous être resservi.
Rendre les feux de jour obligatoires ne serait
acceptable que s'il s'agissait de véritables feux de jour pré-installés et
par conception non-éblouissants. Or pour nous en France il s'agit de feux de
croisement prévus pour un usage nocturne. Nous rappelons le point de vue de la
FCDE qui s'oppose à l'utilisation systématique des feux de croisement de
jour.
De par leur taille plus réduite, les piétons et les cyclistes sont par
nature moins visibles. Le code de la route prévoit qu'en cas de mauvaise
visibilité, les automobilistes doivent allumer leurs feux de croisement, et
naturellement adapter leur conduite à cette situation. Les cyclistes doivent
être éclairés. Pour nous, il suffit de s'en tenir à cette règle.
Toute utilisation systématique des feux de jour, outre son inutilité par
grand soleil, amène nécessairement les conducteurs à porter leur attention
vers les véhicules éclairés, et plus particulièrement vers les véhicules
aux éclairages les plus puissants et à négliger les obstacles proches moins
visibles, piétons ou cyclistes. La conduite d'un véhicule quel qu'il soit,
auto ou vélo, implique des jugements et des prises de décision.
L'allumage systématique des feux déresponsabilise les automobilistes et
s'accompagne d'une mise en danger des usagers les plus vulnérables qui eux ne
peuvent pas bénéficier d'un éclairage aussi puissant
Le communiqué de la Sécurité routière: Feux de croisement le jour (23 mars 2005)
La Sécurité routière recommande aux usagers de continuer à allumer leurs feux de croisement le jour, hors agglomération, dans l'attente des résultats définitifs de l'expérimentation.
Dans l'objectif permanent de sauver des vies sur la route, la Sécurité routière a recommandé aux usagers d'allumer, à compter du 31 octobre 2004, leurs feux de croisement le jour, hors agglomération.
Malgré les craintes et interrogations qu'elle a suscitées au départ, cette recommandation faite aux usagers a été suivie de manière significative. Des différences ont cependant pu être observées dans les pratiques, en fonction des conditions climatiques.
Une évaluation est en cours pour déterminer les conséquences de cette mesure sur l'accidentalité enregistrée durant la période concernée (entre le 31 octobre 2004 et le 27 mars 2005). Les résultats seront connus à l'automne. Une décision définitive sur la suite à donner à la mesure sera prise au début du mois d'octobre.
Dans l'attente des résultats détaillés de cette évaluation, la Sécurité routière maintient sa recommandation et demande aux usagers de continuer à allumer leurs feux de croisement le jour, hors agglomération, au cours du printemps et de l'été, afin d'être mieux vus et donc mieux protégés.
|
A partir du 31 octobre 2004 et
jusqu'au 28 mars 2005, les
pouvoirs publics invitent les automobilistes à allumer leurs feux de croisement
quand ils circulent de jour hors agglomération. Comme le démontre
l'argumentaire du Ministère, cette mesure a été mise en oeuvre pour durer,
même si, pendant une période de 5 mois, la police ne sanctionnera pas ceux qui
ne l'appliqueront pas.
Cette mesure est
dangereuse car elle
donnera une fausse impression de sécurité qui incitera les
automobilistes à rouler plus vite, même ceux dont la vision laisse à
désirer, au détriment des piétons et cyclistes.
|
Rappel des principaux articles du Code de la
route traitant de la visibilité des usagers :
Pour les piétons
isolés, le code n'impose pas d'éclairage de nuit ou de jour en
cas de mauvaise visibilité. Il impose aux piétons, hors agglomération,
s'il n'y a pas d'espaces réservés praticables, de se tenir à gauche
face à la circulation. Toutefois les campagnes de la Sécurité routière
de simple bon sens conseillent de porter des vêtements clairs, des
brassards réfléchissants ou des lampes blanches vers l'avant, rouges
vers l'arrière.
Pour les piétons
en groupe, l'article R412-42 donne les prescriptions
d'éclairage de nuit, ou de jour lorsque la visibilité est insuffisante:
feu blanc ou jaune allumé à l'avant, au moins un feu rouge à
l'arrière, et un ou plusieurs feux latéraux orange.
Pour les véhicules
(le vélo est un véhicule) l'article ci-dessous s'applique:
Section 2
Éclairage et signalisation de
nuit,
ou de
jour par visibilité insuffisante
Art. R. 416-4. -
La nuit, ou le jour lorsque la visibilité
est insuffisante, tout conducteur d'un véhicule doit, dans les conditions
définies à la présente section, faire usage des
feux dont le véhicule doit être équipé
en application des dispositions du livre
III.
Art. R. 416-10. -
Les cycles ainsi que leur remorque doivent circuler avec le feu de
position et le feu rouge arrière allumés.
Le fait, pour tout conducteur, de
contrevenir aux dispositions du présent article est puni de
l'amende prévue pour les contraventions de
la première classe.
Remarques de la FCDE :
1 - ces dispositions s'appliquent
aussi bien hors agglomération qu'en ville
2 - les systèmes réfléchissants
prévus par l'article ne doivent pas être amovibles. Les revendeurs
et grandes surfaces qui actuellement livrent la majorité des vélos avec des
catadioptres avant et arrière amovibles mettent leurs clients dans
l'illégalité. Les vélos de course dans les compétitions, les bi-cross
ou les VTT utilisés ailleurs que sur l'espace public de circulation (
chemins forestiers, espaces privés, pistes de bicross, etc... ) en sont
dispensés. Conseil aux parents offrant des VTT à leurs enfants pour
aller à l'école : ils circulent sur l'espace public, il est donc
prudent pour la sécurité de leurs enfants et pour éviter qu'ils soient
en infraction de les équiper de réflecteurs avant et arrière inamovibles
pour qu'ils ne soient pas oubliés, ou volés sur le parking de l'école.
Au cas où l'enfant prendrait du retard et rentrait de nuit sans
éclairage, il aurait au moins la protection de ces réflecteurs
encore plus importants que les autres systèmes réfléchissants (sur les
pédales, et sur les rayons). Les bicross nécessitent un peu de
bricolage pour fixer des réflecteurs jaunes sur les bâtons de
roues, non réglementaires mais utiles. Cela ne dispensent pas les enfants
d'avoir dans leur cartable les systèmes de feux avant et arrière
réglementaires s'ils doivent revenir à la tombée de la nuit. |
Nous pensons qu'il n'y
a rien à changer au Code actuel en la matière mais à le faire appliquer
par tous les usagers. |
Avec la Fubicy, la FFCT , la
Fnaut, les Motards en colère, et autres groupes associatifs,
La FCDE appelle
au Boycott de l'allumage systématique
des feux de jour
|
La FCDE appelle les automobilistes à
appliquer strictement l'article 416-4 cité ci-dessus et donc à allumer les feux
de croisement de jour lorsque de
mauvaises conditions de visibilité l'exigent. En revanche, lorsque la visibilité
est bonne, elle les appelle à ne pas les allumer pour marquer leur
refus du "tout-automobile" qui encore une fois a fait peu de cas des piétons et
cyclistes. Ils ont conscience que ces derniers, à qui cette mesure ne
s'applique pas, n'auraient de toute façon pas de feux assez puissants pour
attirer l’attention des autres usagers en plein jour.
L’effet
Sarko ?
A l'évidence aux ministères de
l'Intérieur et de l'Équipement on a voulu surfer sur "l'effet
Sarkozy" et montrer que l'on poursuivait avec fermeté sa politique
volontariste de lutte contre la violence routière. Mais la montagne a
accouché d'une souris, au détriment toutefois de la sécurité des
usagers les plus faibles : les piétons et les cyclistes.
Des "spécialistes" que
l'on imagine confortablement installés dans leurs bureaux ou leurs
limousines cossues ont eu l'idée géniale, études peu convaincantes à
l'appui, d’imposer l'allumage des feux de jour, ce qui sauverait 300 à
600 vies par an. Mais cette mesure va à l'inverse
du principe de partage de la route et de l'attention à porter aux plus
exposés : ce n'est pas au piéton de jouer à chat perché ou au cycliste
de s'écarter vers le fossé, à l'arrivée d'une
voiture feux allumés!
Certes il est bon que les décideurs
marquent leur volonté de s’investir dans la grande cause nationale
qu’est la sécurité routière et qu’ils mobilisent le grand public
pour cela. Et nous ne faisons que les encourager à assumer fermement
leurs responsabilités. Mais on peut légitimement se demander si cette
mesurette, décidée sans véritable débat, n’a pas pour principal
avantage de ne rien coûter à l’État.
Dès le départ les dés sont
pipés :
Sur le site de la Sécurité routière
on nous annonce : « les pouvoirs publics souhaitent
faire adhérer les Français à l’allumage des feux de croisement le
jour hors agglomération dans les 5 premiers mois de sa mise en œuvre ».
Les médias s’en sont faits l’écho, et on est parti sur l’idée
qu’il s’agissait d’une "expérimentation" grandeur nature. Devant la
levée de boucliers des adversaires de la mesure et particulièrement de
l’association Les motards en colère, dont la capacité de
mobilisation est impressionnante, le ministre et ses services ont eu
recours à la langue de bois. Ils ont tenu des propos lénifiants en
assurant que « tous les enseignements en seraient tirés à la fin
de la période annoncée ». Tels de madrés maquignons, ils se sont
bien gardés de donner l’engagement que cette décision puisse être
annulée, et la main sur le cœur, ils ont juré leurs grands dieux
qu’ils se préoccupaient de la sécurité de tous les usagers et fait
valoir que ceux qui critiquaient « l’expérience » étaient
motivés par des peurs irraisonnées.
Dans un tel contexte, le choix des
mots n’est pas anodin : la Sécurité Routière, organisme d’État
parle des "5 premiers mois de sa mise en œuvre". Nous sommes bien dans
une période de mise en œuvre de cette décision et non pas
d'expérimentation!
La stratégie du Ministère :
Nul n’est besoin d’être grand
clerc pour démonter la stratégie du ministère. Elle est devenue banale
à tous les niveaux de négociation ou de
concertation
avec les citoyens, bien qu’elle fausse la démocratie participative dont
tout le monde se gargarise. On commence par proposer l’inacceptable, ce
qui épuise la contestation, puis on se rabat sur une proposition prévue
à l’avance présentée comme un compromis.
La mesure est beaucoup plus
insidieuse qu'il n'y paraît et a de fortes chances d'obtenir l'appui
d'une majorité d'automobilistes qui se sentiront en plus grande
sécurité particulièrement en hiver. On peut donc penser que même si l’opposition à cette mesure est
ferme et qu'elle ne soit pas maintenue pour l’été, elle passe dans le Code de la route
comme obligatoire en hiver, comme en Italie par exemple.
On nous donne les exemples
étrangers, en particulier les
pays scandinaves qui sont des modèles de sécurité routière. Laissons
de côté les arguments évidents de la plus faible luminosité et de la
plus grande fréquence de mauvaises conditions climatiques dans les pays
du nord de l’Europe, et remarquons seulement que la France devrait aussi
suivre leur exemple dans les équipements pour piétons et cyclistes ! Mais
on invoque alors le coût excessif, le plus fort kilométrage de routes à
équiper, et même la différence de culture (les Français seraient par
culture indisciplinés, plus particulièrement les piétons et les
cyclistes).
Contrairement aux
affirmations du ministère des transports,
les études réalisées dans les différents pays européens sont
si peu convaincantes que la Commission Européenne a décidé, en janvier
2001, de suspendre son projet de directive européenne.
De même,
l'expérience menée dans les Landes qui est citée pour appuyer
cette décision n'est pas probante : le rapport officiel de l'INRETS
souligne l'impossibilité d'en tirer des conclusions valables, Pourtant la
région, avec ses routes droites et ses forêts souvent enveloppées de
brume était un lieu par nature favorable.
Une expérimentation pour
quoi faire ?
Allez sur le site de la Sécurité
routière et cherchez des informations sur les conditions de cette prétendue
expérimentation et prenez connaissance de son argumentaire. Vous
constaterez qu’il ne s’appuie sur aucune donnée mesurable. Vous ne
trouverez rien sur les objectifs et sur les règles que toute expérience
honnête aurait dû se donner :
1 -
Que veut-on mesurer ? Ce n'est pas précisé. Il s'agit essentiellement d'une campagne médiatique.
Actuellement les gendarmes font des comptages. A partir de quel
pourcentage d’automobilistes allumant leurs codes considère-t-on que le
public français est prêt ? Comment distingue-t-on les usagers
trouvant utile d’allumer
leurs feux de jour en toutes circonstances, de ceux qui tout
simplement comme le leur recommande le code adaptent leur
conduite aux conditions de visibilité. Pour que leurs chiffres aient un
sens, il faudrait que les gendarmes fassent leurs comptages par temps
clair.
2 -
A partir de quel nombre de tués en moins considère-t-on que
l’expérience a été bénéfique ? Un
accident ayant toujours plusieurs causes comment déterminera-t-on que
c’est grâce aux feux qu’il a été évité, ou inversement par défaut
de visibilité qu’il a été causé ? Et si le nombre de morts
augmente, selon quel critères déterminera-t-on qu’un éblouissement ou
une fatigue oculaire, ou un excès d'assurance n’a pas été un des facteurs expliquant
l’accident ?
3 - Puisque dans les conditions
actuelles une très forte proportion de cyclistes envoyés au fossé et
blessés sans avoir été directement heurtés ne sont pas répertoriés
par l'Observatoire des accidents, comment pourra-t-on évaluer une
hausse ou une diminution significative des accidents de cyclistes ? Les
cyclistes expérimentés, qui se plaignent d'être mis en danger par des
voitures ou des camions roulant trop vite qui les serrent vers les
bas-côtés, sont-ils en proie à des peurs irraisonnés ? Si c'était
le cas il y a longtemps que comme une majorité de Français ils auraient
mis leur vélo au rancart !
L'effet ABS
A-t-on fait une étude
scientifique sur l’effet euphorisant de percevoir un danger à plus grande
distance pour un automobiliste, et plus
particulièrement quand avec l’âge sa vision de loin s’affaiblit
? Cela lui donnera une impression de sécurité qui
favorisera la vitesse et le distraira des obstacles proches imprévus. En cas
d’accident avec des piétons ou des cyclistes, comment fera-t-on
ressortir ce facteur qu'on peut appeler l’effet ABS parce qu'il a
été démontré par une enquête faite avec une grande rigueur
scientifique lors de l'introduction des freins à anti-blocage des roues?
Il a pour résultat qu'un conducteur franchit les limites qu'il s'était
données auparavant. L'effet ABS a accompagné tous les progrès de
l'automobile en sécurité d'usage : essuie-glaces, pneumatiques;
éclairage, confort, tenue de route, direction assistée, mais aussi
équipements des routes, revêtements, lignes peintes, etc. L'apparition des ceintures de sécurité
en option, par exemple, a certes contribué à sauver la vie de nombreux automobilistes, mais en
contre-partie elle leur a permis (effet ABS) de se sentir en plus grande sécurité et de rouler
plus vite, ce qui n’a pas été un facteur de sécurité pour les autres
usagers non équipés ! Pour ce
qui concerne l'allumage de jour des "codes" ou des phares, à
l'origine seuls les véhicules d'urgence avaient le droit de le faire.
Puis, légalisant la pratique des motards théoriquement interdite qui le
faisait aussi, les feux de jour ont été rendus obligatoires pour eux en
1975 : cela permettait aux
automobilistes de les voir arriver de loin, et de ne pas entreprendre
un changement de file intempestif ou un dépassement hasardeux.
Aujourd'hui, l'allumage des feux de position des automobiles rend les
motards moins reconnaissables. Nous comprenons leur colère de se voir
ainsi mis en danger. Mais justement, le comportement
critiquable d'un bon nombre de motards imprudents doublant en force aurait dû rendre nos décideurs
plus méfiants : feux allumés, ils se sentent plus visibles et donc moins
vulnérables, c'est le fameux "effet ABS" dont nous venons de
parler. Résultat : ils s'imposent à grande vitesse dans le flux
automobile. Ce que beaucoup d'automobilistes jaloux reprochent à l'ensemble des motards.
Dangers
potentiels pour les piétons et les cyclistes En
plus du problème de l'accroissement prévisible de la vitesse des
automobiles et donc du risque pour eux, les piétons et les cyclistes risquent d'être
plus exposés: 1 - en
raison des trous noirs causés avant même la tombée de la
nuit par la disparition pour les automobilistes de la période
d'adaptation entre chien et loup. 2 -
en raison de zones
d'ombre par
grand soleil avec une luminosité très contrastée. On peut craindre que des automobilistes (en particulier
âgés, avec difficultés d'adaptation de l'œil)
ayant pris l'habitude de n'évaluer le danger et ne régler leur vitesse
qu'en fonction de la présence ou pas de phares en face, soient surpris par
un piéton ou un cycliste circulant dans une zone d'ombre. Ce cas de
figure peut se présenter aussi bien sur leur bande normale de circulation
qu'au moment d'effectuer un dépassement, parce que les phares qu'ils ont
vus au loin leur ont estompé les obstacles plus proches mais peu
éclairés sur leur
trajectoire. 3 - sur les longues lignes droites avec
faux-plats, pour les mêmes raisons. 4
- par le fait que des conducteurs ayant effectué un long voyage sur des
routes très fréquentées et étroites, risquent d'avoir une fatigue
oculaire semblable à celle qu'on éprouve la nuit mais sans en avoir
aussi nettement conscience. On
sauverait certainement plus de vies en mettant en place une prévention
des problèmes de vision des conducteurs ! Mais cela coûterait plus cher! Et
après?
On peut imaginer que
cette mesure sera rendue obligatoire hors agglomération puis étendue aux
agglomérations au moins de fait. En effet, lors d'un voyage, on imagine
mal les conducteurs traversant de petites agglomérations, chaque
fois éteindre leurs éclairages. Quand il y aura eu des accidents où
des automobilistes auront percuté des cyclistes de jour, on exigera pour
leur sécurité qu'ils soient aussi éclairés de jour.
Puis le tour des
piétons, poussettes, fauteuils roulants viendra, chacun avec son lumignon
!
|
|
|