AGENDA 21 DE L’ESSONNE
Réseau « éco- mobilité en Essonne »
Compte rendu de la réunion du 19 mai 2011
Après un mot de bienvenue de Carole MARCHAL, Maire-adjoint de Marcoussis, et un rappel du cadre de ce réseau thématique "éco-mobilité" de l'Agenda 21 de l'Essonne, le programme de l'après-midi est présenté : - Retours d'expériences sur les projets de covoiturage - Projets de développement des circulations douces
COVOITURAGE Vincent RIMBAULT, chargé de mission développement durable de Marcoussis présente la démarche de la Commune qui vient d'adopter son Agenda 21. La problématique d'éco mobilité, déjà abordée via le pédibus SCOLAPIED, y est confortée par des actions de développement des circulations douces et du covoiturage, en particulier par l'identification d'aires de covoiturage à quelques endroits stratégiques de la ville. Anne BROCART, responsable Transports et développement économique de Marcoussis, complète en distinguant le volet promotion via le site Internet de la ville et le volet relatif à la création de 2 points de rencontre situés à l'entrée du parc des Célestins et dans le quartier de l'étang neuf. Frédéric Bisson, vice-président de la FEDUCO (Fédération du Covoiturage qui se donne un objectif de promotion du covoiturage auprès des pouvoirs publics), informe qu'un référencement national de ces aires de covoiturage est en train de s'organiser. Gilles Besnard, chargé de mission de la Direction des déplacements du Conseil général de l'Essonne, présente ensuite la bourse essonnienne de covoiturage qui s'est mis en place à partir de 2005 dans le cadre du 1er Agenda 21 départemental, dans un premier temps pour les agents du Conseil général (200 inscrits) puis, à partir de 2008, à l'ensemble des essonniens (1000 inscrits) via www.covoiturage.essonne.fr . Cette bourse est mutualisée dans un réseau national qui compte lui-même 7300 inscrits. Le nombre d'inscrits continue de progresser. Ce projet nécessite néanmoins une promotion permanente : animation lors de festivités départementales, communication dans tous les supports de la collectivité,... Il faut faciliter la mise en lien des personnes pour créer la confiance nécessaire pour accepter de partager sa voiture. Par ailleurs, suite à une étude financée par le PREDIT, un projet de création d'aires de covoiturage, à l'image du réseau du Morbihan, est en cours, en mutualisant des parcs de stationnement existants (notamment en accord avec des grandes surfaces telles que carrefour, Auchan ou Intermarché). Par ailleurs, certaines collectivités réservent des places de stationnement à proximité des équipements pour les covoitureurs.Il est aujourd'hui difficile d'estimer précisément le nombre réel de passage à l'acte. Arnaud SARFATI, Président de Greencove (actuel opérateur de covoiturage du Conseil général) insiste sur le fait que les plateformes de covoiturage, qu'elles s'appuient sur un site web, un centre d'appel ou les réseaux de téléphone type 3G, GPRS,…..., mettent en relation les personnes (conducteur à conducteur, conducteur à passager, passager à passager...). Les évaluations se basent sur des déclarations (d'intention, d'équipages, de trajets effectivement covoiturés,...) et ne sont pas exactes. De nouveaux outils pourraient permettre d'approfondir cette questions. On peut remarquer par ailleurs que le nombre d'inscrits d'une organisation dépend notamment du nombre de places de stationnement disponibles (exemple de la BNP de Rueil qui compte 30 % de salariés inscrits). La qualité de service des plateformes de covoiturage est fonction de son ergonomie, de sa stratégie de communication et de la masse critique d'utilisateurs. Dès lors, l'interopérabilité entre plusieurs bases de données est un atout (cette option de mise en lien avec d'autres bases de données est alors proposée à l'utilisateur, sans transfert de données nominatives). La responsabilité des données est précisée par la charte du site. La mise en contact s'établit sur une adresse email ou un numéro de téléphone. A la fin du marché, l'opérateur restitue à la collectivité le fichier des inscrits pour la continuité du service. La création de voies réservées ouvertes aux covoitureurs, à l'image de Grenoble, est également un moyen d'inciter à ce mode de déplacements. Il est envisagé dans le cadre du PDU-IF. Des modulations de tarifs de péage peuvent également permettre de faire évoluer les comportements. La viabilité économique des opérateurs nécessitent encore aujourd'hui le soutien des collectivités mais des systèmes de paiement au kilomètre peuvent être imaginées. Il faut distinguer les opérateurs de droit public qui ont une logique de service public et les opérateurs de droit privé qui assure une exploitation commerciale. Le covoiturage devient progressivement un mode de déplacement concurrent pour certains types de trajet (grands trajets, trajets centre-périphérie) avec d'autres modes tels que le bus, le train ou l'avion. Pour d'autres types de trajets (périphérie-périphérie), le covoiturage est complémentaire des transports collectifs. Ce sont les critères de coût et de fiabilité qui sont décisifs pour les usagers. Le covoiturage peut également prendre place dans un projet global de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'une organisation ou d'un territoire. Pierre-Olivier VIAC, de la Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Essonne, donne l'exemple de la zone d'activités de Courtaboeuf (plus grande Z.A. d'Ile-de-France : 1200 entreprises, 24 000 salariés), où la Chambre, après une démarche de thermographie aérienne incitant les entreprises à agir sur leurs consommations énergétiques, a soutenu la création d'une plateforme de covoiturage avec les gros employeurs de la zone. Le lancement de cette opération a eu lieu en avril pendant la semaine nationale du Développement durable, il reste à développer des relations de confiance pour qu'un maximum d'entreprises (en particulier les PME) rejoignent cette dynamique. Les collectivités du secteur peuvent tout à fait relayer l'initiative dans leurs supports de communication. En conclusion, le développement du covoiturage nécessite aujourd'hui le renforcement de partenariats entre les collectivités, les opérateurs et les média locaux pour faire connaître ce mode de déplacement, l'amélioration de la visibilité de ce type d'initiatives via une signalétique dédiée pour les aires de covoiturage et les places réservées aux covoitureurs, ainsi que la mise en cohérence de toutes les démarches (positionnement du STIF pour coordonner les 50 sites franciliens).
CIRCULATIONS DOUCES Gilles BESNARD (qui représente Leslie GUERVIL en charge de ce dossier au Conseil général) présente ensuite la politique départementale de développement des circulations douces (aussi dénommées modes actifs dans le nouveau PDUIF) qui s'appuie sur : - le schéma départemental des itinéraires cyclables, construit en concertation avec les acteurs locaux (collectivités, associations,...), qui définit un réseau armature comprenant 35 itinéraires représentant 427 kilomètres, ainsi que des voies vertes telles que l'aqueduc de la Vanne et du Loing ou le chemin Gâtinais Beauce, - un dispositif de subvention finançant les projets locaux s'intégrant dans ce schéma directeur à hauteur de 50% du montant H.T. des travaux, - La charte départementale de développement des circulations douces signée en avril 2010 ( Charte départementale) qui engage les signataires sur des objectifs de promotion des modes doux (pour les trajets domicile-travail, domicile-école, pour le sport ou le loisir...), de sécurité, de desserte des équipements, du maillage des réseaux communaux et intercommunaux, de continuités et de cohérence, et se veut un outil d'aide à la conception de projet d'itinéraires cyclables.Maryvonne MATEU, Présidente de la Fédération pour les Circulations Douces en Essonne, et co-signataire de cette charte, considère que cet outil de référence pour les aménagements mériterait une mise à jour de son annexe technique pour intégrer la nouvelle démarche Code de la Rue. Aujourd'hui 60 kilomètres d'itinéraires cyclables sont réalisés en Essonne. La carte éditée par la Région permet d’identifier des itinéraires à Paris et grande couronne mais reste peu lisible. Viamichelin et Mappy disposent d'option "vélo" pour le choix des itinéraires, qui restent à fiabiliser. Maryvonne MATEU, (FCDE) évoque des associations telles que "buscyclistes" (voir www.buscyclistes.org) qui mettent en relation les cyclistes pour définir des itinéraires adaptés aux vélos entre deux points (trajet domicile-travail ou autres). Des calculateurs d'itinéraires tels que "géovélo" apportent également ce type d'informations. Gilles Besnard ajoute que le Conseil général réfléchit actuellement à une centrale de mobilité départementale collaborative qui permettrait aux internautes de cartographier les itinéraires cyclables. Elle présente ensuite les objectifs de la Fédération pour les Circulations Douces en Essonne qui a pour objet de promouvoir les déplacements des piétons, handicapés ou à mobilité réduite, et les cyclistes. La FCDE, qui regroupe une quinzaine d’associations essonniennes, milite pour favoriser ces déplacements et rendre la voirie et les espaces publics plus accessibles, sûrs et confortables aux usagers vulnérables. La FCDE remet ainsi un trophée aux acteurs qui s'inscrivent dans ces objectifs.
La loi handicap du 11 février 2005 et le Code de la rue, ainsi que l'action des collectivités, ont permis de faire progresser la question des modes doux. La loi Handicap a précisé les conditions de l’accessibilité à la voirie pour tous : par exemple, et entre autres, un cheminement piéton d’une largeur minimale de 1,40 mètre, une pente maximale de 5% et une déclivité maximale de 2% (= dévers latéral) ; la hauteur des poteaux et obstacles est aussi réglementée. Le code de la route intègre dorénavant les concepts « zones de rencontre » et les « doubles sens cyclables ». Néanmoins des progrès restent à faire lors des réalisations d’aménagements : en particulier les itinéraires cyclables sur les trottoirs sont à proscrire ; les barrières doivent être évitées. Différents aménagements sont envisageables en fonction des situations locales : la piste cyclable, réservée aux aménagements le long de voiries où les vitesses sont importantes n’est pas toujours la plus adaptée en ville. Il vaut mieux limiter la vitesse. Et elle ne doit jamais se confondre avec le trottoir. D’autres aménagements peuvent répondre aux besoins : bande cyclable, accotement revêtu, voies vertes, voire couloir de bus autorisé aux cyclistes. On distingue également les zones 30 (limitation de vitesse des voitures à 30 km/h), les zones de rencontre, espace partagé où la vitesse des voitures est limitée à 20 km/k et les aires piétonnes (ou les voitures sont exclues). Des collectivités innovent également dans des stationnements sécurisés près des gares ou des équipements spéciaux (permettant par exemple d'embarquer les vélos à l’arrière ou à l’avant des bus). Des pôles multiservices "vélo" (petit entretien, stationnement et location de vélos) sont en projet à Evry, Juvisy, Corbeil, Etampes. La Fédération pour les Circulations Douces se veut un partenaire des collectivités dans leurs projets de développement des modes doux : elle peut apporter son expertise ou relayer les difficultés existantes. Etudes et Chantiers Ile-de-France (association portant 9 chantiers d'insertion en Ile-de-France) apporte ensuite un éclairage complémentaire avec son expérience d'atelier "vélos" aux Ulis. Cette initiative est née en 2007 d'une commande de la Mairie qui souhaitait répondre aux besoins de réparation de vélos par un chantier d'insertion. Grâce aux financements de l'Etat (préfecture et DIRECCTE), du Département, du PLIE (via FSE), de la région Ile-de-France, l'atelier a vu le jour place de la Mairie (locaux mis à disposition par la Mairie), en proposant des services de réparation, recyclage (pour revente) et de location de vélos. Il permet à 10 salariés en insertion, encadrés par un professionnel du vélo (qui garantit la sécurisation du vélo) et un accompagnateur socio-professionnel de bénéficier d'un CDD de 24 h/semaine (en moyenne 1 an). Le chantier comprend un volet formation technique (cours théoriques et pratiques), sécurité (PRAP et SST) et sociale (santé, budget, mobilité,...). Depuis 2007, 45 salariés ont ainsi contribué à ce projet (40% de sorties positives). 170 adhérents bénéficient des services ainsi proposés. Une prochaine réunion du réseau sera proposée à l'automne pour approfondir les projets de développement des modes doux. Les participants au réseau "éco-mobilité" sont également invités à faire part de leurs attentes et projets pour les prochains échanges.
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