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 instruction interministérielle sur les points singuliers (ligneT3 de dissuasion)

   

révisé et complété le 25 mai 2009 :

Nos observations répétés à ce sujet commencent à avoir des effets. Les services départementaux en tiennent compte mais de nombreuses communes et communautés de communes continuent même en ville à faire des marquages routiers en pleine ville. Et chaque jour des dizaines de milliers d'automobilistes franchissent allègrement la ligne continue. 

 

 

Une pratique dangereuse ne respectant pas l'esprit du Code de la Route:

L'utilisation abusive de la ligne blanche continue au lieu de  la ligne dite de dissuasion

La  démocratie participative implique que les autorités consultent les usagers. Cela est particulièrement vrai pour les autorités municipales: les maires, avant d'exercer leur pouvoir de police, auraient tout intérêt à s'informer aussi auprès des associations. Trop souvent, avec le souci louable d'assurer la sécurité des usagers, essentiellement automobilistes, des choix ayant des effets pervers sont faits par des conseils municipaux mal préparés. 

Un principe doit les guider : le Code de la route s'adressant à des citoyens responsables, son non-respect doit être sanctionné, et les usagers doivent pouvoir obéir à ses prescriptions sans la moindre hésitation. Les aménageurs doivent prendre garde à ne pas faire des choix techniques ambigus qui rendent le Code inapplicable dans la pratique. 

On nous affirme "il est impossible de mettre un policier derrière chaque usager" et on recourt à des aménagements censés empêcher les infractions au Code. D'où la multiplication dans nos villes des potelets, barrières, rétrécissements, chicanes, dos d'âne, bacs à fleurs, stops abusifs ayant pour objectif de réduire la vitesse ou d'interdire passivement le stationnement sauvage.

Dans le même ordre d'idée, on recourt systématiquement en Essonne aussi bien en ville qu'en interurbain à la ligne blanche continue interdisant le dépassement de tout véhicule, y compris les véhicules lents tels que les vélos. Le paradoxe c'est que les automobilistes respectueux du Code n'ont théoriquement pas d'autres solutions que de rester derrière un cycliste trop lent.


Vécu 

Vous êtes jeune détenteur du permis. Lorsque vous avez passé votre Code, vous avez appris que la ligne blanche était un mur infranchissable. Puis vous êtes parti comme un grand, tout seul au volant de votre voiture. Et là, les problèmes ont vraiment commencé pour vous, parce que vous avez dû adapter votre comportement à la situation réelle sur le terrain.

Par exemple, vous hésitiez à doubler un cycliste montant péniblement une longue côte à 10 km/h. Cela vous aurait contraint à franchir la ligne blanche continue afin de respecter la marge réglementaire de sécurité à accorder au cycliste dépassé (rappel: un mètre en agglomération, un mètre cinquante en rase campagne). Et derrière vous les autres automobilistes s’impatientaient, klaxonnaient, ou même, vous doublaient en force, en franchissant sans vergogne ce mur virtuel.

Vous avez alors pris conscience que le code n’était pas toujours adapté aux conditions réelles imposées par l’infrastructure routière.

En fait, vous étiez victime de la confusion entretenue dans toute la région parisienne par  l’emploi abusif de la ligne blanche continue.

En effet depuis quelques années, et souvent conjointement aux rétrécissements matériels de chaussée (béton et autres matériaux contondants) qui fleurissent partout, on utilise la ligne blanche continue systématiquement sur de longues distances aussi bien en ville qu’en zone périurbaine. Dans le but, croit-on, de renforcer la sécurité parce qu'elle force les automobilistes à rester dans le flot général de circulation à vitesse constante. 

Ce faisant on met les cyclistes en danger : les automobilistes peu expérimentés, ceux justement qui veulent respecter le code hésitent à franchir cette fameuse ligne blanche par peur du gendarme, mais n’ayant pas encore suffisamment d’expérience de la largeur de leur véhicule, ils frôlent les cyclistes. Le comble étant que parfois les aménageurs renforcent cette notion de mur à ne pas franchir en créant un espace central en dôme, sorte de super ligne blanche matérielle, renforcée ou non par un marquage de ligne continue de chaque côté.

Cliquez sur les miniatures

deux cyclistes son dépassés depass2cycl-20k.jpg (20744 octets)

Quant aux goujats, ce n'est pas la peur du gendarme qui les motivent, mais leur volonté de signifier au gêneur qu'il n'a pas à être là, surtout s'ils ont aperçu un trottoir cyclable où ils veulent le cantonner même s'il est inutilisable. Ils y ajoutent parfois la queue de poisson, et tant pis pour le maladroit qui se blesse pour l'éviter, il n'apparaîtra pas dans les statistiques puisqu'il n'a pas été heurté par son "adversaire".

Or la solution à ces problèmes existe : la ligne discontinue à traits longs, dite ligne de dissuasion (T3 2u pour les techniciens), autorisant le dépassement des véhicules lents (tracteurs, vélos…) exclusivement. Le différentiel de vitesse permet de le faire rapidement.

Dans l’exemple du cycliste lent ralentissant  toute une file de voitures, l’utilisation de la line de dissuasion (marquages T3) permettrait aux automobilistes de le dépasser après s’être assurés qu’ils peuvent le faire sans danger, ni pour lui (marge de sécurité), ni pour les véhicules arrivant en face.


Ligne de dissuasion sur route sinueuse telle que définie dans le Code de la Route

Cliquez pour voir la photo agrandie

Ligne de dissuasion (marquagesT3) autorisant le dépassement prudent de cyclistes ou de tracteurs même en virage .

Deux lignes de dissuasion encadrant une zone centrale peinte en rouge ou un dôme: aménagements non répertoriés dans le Code de la Route

 

 

Dépassements de cyclistes autorisés en ville en mordant sur la zone centrale entre deux lignes de dissuasion 

(Embrun, Tour de France 2003)

 

palaiseau_cycliste.jpg (35115 octets)

Palaiseau

Le bus attend derrière  le cycliste avant le passage pour piétons puis le doublera en lui laissant une marge suffisante

dissuasion_tournagauche.jpg (25886 octets)

Palaiseau 

Les lignes de dissuasion de chaque côté de la zone rouge neutralisée permettent de ménager des tourne-à-gauche satisfaisants

 

Palaiseau dissuasion4.jpg (20223 octets)

Nous savons bien que cet aménagement n'est pas dans le code de la route. Pourtant il est tout à fait raisonnable car sans ambiguïté: un automobiliste comprend bien que l'autorisation de dépasser est limitée aux véhicules lents. N'ayant pas à franchir une ligne blanche, il n'a pas la crainte d'être en infraction et prend le temps et la place nécessaires pour effectuer son dépassement. Les cyclistes sont moins en danger.

 

 

Rappel des marquages de lignes au sol

1) Ligne continue Infranchissable, dépassement et changement de voie interdits
2) Ligne discontinue
trait 3m, intervalle 10m
Dépassement et changement de voie autorisés
3) Ligne de dissuasion
trait 3m, intervalle 1,33m
Sur des routes étroites ou sinueuses, la ligne de dissuasion remplace une ligne continue, seul le dépassement de véhicules roulant très lentement est autorisé (tracteur agricole, voiturette, cycle... )
4) Ligne d'avertissement
trait 3m, intervalle 1,33m
Annonce une ligne continue. Des flèches de rabattement avertissent le conducteur qu'il va rencontrer une ligne continue. Ces flèches sont au nombre de 3.
Il est possible de terminer un dépassement, mais pas d'entreprendre un dépassement.
5) Ligne mixte Peut être franchie par le conducteur situé du côté de la ligne discontinue.

Pourquoi, ces lignes de dissuasion (marquages T3) n’existent-elles pratiquement plus en région parisienne ?

Plusieurs raisons sont avancées :

La densité de circulation : Pourtant ces marquages sont utilisés sur des routes tout aussi denses en province et donnent entière satisfaction ;

La méconnaissance par les automobilistes de ces lignes de dissuasion (marquages T3) qu’ils confondraient avec la bande à traits courts autorisant les dépassements sans restriction particulière. Pourquoi l’automobiliste francilien aurait-il plus de mal à mémoriser ce qu'on lui enseigne dans les auto-écoles? 

Le plus vraisemblable c'est qu'à cause de l'utilisation excessive de la ligne blanche continue partout en Île-de-France, il pousse des ailes à l’automobiliste francilien dès qu’il entrevoit enfin un petit espace de liberté: il se met aussitôt à doubler tout ce qui bouge!

Il y a une quinzaine d’années, confrontés aux poursuites judiciaires après accidents qui leur étaient de plus en plus souvent intentées pour négligence, de nombreux maires et autres décisionnaires, conseillés par les aménageurs, ont recouru systématiquement à la ligne blanche continue sur les voies urbaines à fort trafic, ou dans les longues courbes sur route: on a interdit le dépassement même dans des zones avec visibilité, et l’on n’a pas pensé au problème des vélos que l’automobiliste ne peut dépasser qu’en franchissant cette ligne blanche. 

(Mennecy D153 en entrée de ville)  On a recouvert une ligne de dissuasion (bande T3) par une ligne  blanche continue de 900m de long. L'usure en surface fait réapparaître l'ancien marquage. Ajoutée à la ligne continue dans la côte et à celle tracée dans la ville, cette interdiction de dépasser  est de 2km 500.

La tolérance s'est peu à peu installée dans les esprits: la ligne blanche n'est plus un mur, même si on l'enseigne toujours dans les auto-écoles.

Aujourd’hui, les automobilistes franciliens, complètement déresponsabilisés, circulent de plus en plus entre deux glissières au propre et au figuré : lignes blanches, plus rétrécissements de chaussée, transforment les cyclistes en ralentisseurs humains dans le tuyau ainsi formé.

Pourtant, pour la sécurité de tous, le code ne prête pas à interprétations : une ligne blanche ne devrait jamais être franchie. Elle ne devrait être utilisée que sur de très courtes distances et avec parcimonie : en haut des côtes, à l’approche des carrefours et des giratoires par exemple. 

Si l'on revient à un usage raisonnable de la ligne blanche, et qu'on la remplace chaque fois que possible par des lignes de dissuasion (marquage T3), les automobilistes n'auront pas à attendre exagérément avant de pouvoir dépasser un cycliste en lui garantissant sa marge de sécurité: ils ne sera plus un obstacle à franchir coûte que coûte dès que possible.

Et si cela s'avère nécessaire il faudra lancer une bonne campagne de sécurité routière pour mieux faire comprendre la fonction de la ligne de dissuasion (marquage T3) et rappeler l'obligation d'accorder une marge de sécurité aux piétons, cyclistes et animaux. 

La Fubicy propose ce panneau "pirate" pour rappeler la marge de 1m à respecter en ville (elle est de 1m50 hors agglomération). 

 

Pour résumer, les aménageurs doivent veiller à ne pas proposer de solutions inapplicables qui installent le doute dans l’esprit des usagers (dans notre exemple, les automobilistes) et laissent à penser à ceux-ci qu’ils sont en droit de choisir d’appliquer le code ou non selon leur jugement. Il n’y a pas de compromis à rechercher dans ce domaine. Les aménageurs doivent évaluer les effets de leurs choix techniques sur la sécurité de tous les usagers.

Note du 27 novembre 2003: Visitez la page  dossier Montauger pour y trouver l'exemple type d'aménagements que nous-mêmes et nos amis de la Fubicy et du Collectif de Sécurité des 2 roues (vélos) dénonçons. Nous répéterons notre conclusion de ce document:

Conclusion : Les cyclistes ne peuvent pas se satisfaire de solutions bâtardes qui les mettent à la merci du jugement d'excités ou de timorés. La modération de la vitesse peut être obtenue par d'autres moyens. Le Code de la route doit pouvoir être appliqué en toutes circonstances. Il est inadmissible que les automobilistes qui se préoccupent de la sécurité des cyclistes soient par nécessité mis en infraction. Que l'on ne vienne pas nous dire, en cas d'accident, que le responsable en serait un quelconque automobiliste n'ayant pas respecté le code, même si cela est parfaitement vrai sur le plan de la responsabilité civile. Pour nous, les aménageurs auraient leur part de  responsabilité. Tôles froissées  ou  crânes cassés? Le choix est simple.

VOIR LA SUITE DU DOSSIER  Compte Rendu réunion sur l'accès au Montauger 27 mai 2005

La FCDE demande aux aménageurs et décideurs l'application de l'arrêté du 16 février 1988, modifié le 31 juillet 2002  qui leur recommande de ne pas installer de ligne continue de plus de 1 km, et qui préconise les lignes T3 (de dissuasion)  sur les routes sinueuses: voir l' instruction interministérielle sur les points singuliers (ligneT3 de dissuasion)

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