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Bande centrale banalisée, ou chaucidou (chaussée de circulations douces) Des marquages non réglementaires pour permettre le dépassement non dangereux des cyclistes ont été faits dans certaines villes. Elles ont réduit l'espace central consacré aux deux voies automobiles pour que les voitures se croisent en alternat en présence de cyclistes au lieu de se croiser en même temps qu'elles doublent ces derniers, en les frôlant. Le Certu a reçu pour mission l'expérimentation légale de ces marquages dans le cadre du Code la rue sous le nom de Bande centrale banalisée, mais qui pourra s'appeler autrement si elle devient réglementaire. Voir http://velobuc.free.fr Parmi les raisons qui ont amené la création de la FCDE en 2002, il y avait le mécontentement de constater que ni les aménageurs locaux, ni le Département, ni la DDE de l'Essonne ne tenaient compte des largeurs recommandées par le Certu pour les bandes et pistes cyclables. Systématiquement les cyclistes étaient mis à la portion congrue sur les routes de l'Essonne étroites et très chargées. Nous pouvions, et nous pouvons toujours constater que lorsque l'espace est très contraint et que la circulation automobile se fait en files serrées de chaque côté d'une ligne blanche continue (voir le dossier ligne blanche abusive), les conducteurs se calent sur les marquages de la bande cyclable et rasent les cyclistes plutôt que de risquer d'accrocher les rétros des voitures et camions en sens contraire. Ils frôlent les cyclistes sur la bande cyclable trop étroite sans se soucier de la marge latérale de sécurité réglementaire (1m en ville, 1m50 hors agglo) qu'ils devraient leur accorder. Ces derniers sont irrésistiblement poussés peu à peu vers les bords de chaussée où ils affrontent, nids de poule, pavés, bordures hautes, etc. Nous disions et continuons à dire qu'il vaut mieux aucun aménagement que des aménagements faussement sécuritaires, car les conducteurs sont alors plus attentifs pour effectuer ce qu'ils savent être une MANŒUVRE de dépassement, et accordent plus de marge aux cyclistes. La bande centrale banalisée, qui supprime la bande médiane continue, pourrait résoudre élégamment ce problème en particulier pour encourager l'usage du vélo vers une école par exemple : l'idée est non pas de réduire la place octroyée aux cyclistes, mais au contraire de leur accorder un espace tellement généreux qu'il ne reste plus assez de place pour que deux voitures de taille moyenne se croisent sur la bande médiane sans mordre sur l'espace délimité pour les usagers cyclistes (et piétons) . S'il s'agissait de bandes cyclables, les automobilistes auraient l'interdiction formelle d'y pénétrer. En accordant aux cyclistes une largeur généreuse (allant même jusqu'à 1m75) où ils puissent se sentir en sécurité, on obtient que ce soit les engins motorisés qui ont à adapter leur conduite au manque d'espace pour un partage équitable de la voirie. A l'approche d'un cycliste, un automobiliste qui constate que la voiture en sens opposé est déjà en situation de croisement, doit par nécessité céder le passage. Il serre sa droite pour attendre à petite vitesse derrière le cycliste devenu en quelque sorte un point d'alternat mobile, que cette manœuvre soit achevée. L'objectif est de ne jamais avoir sur une même ligne voitures et cyclistes qui autrement se frôleraient. Tout comme en situation d'alternat derrière un obstacle fixe, l'automobiliste en attente ne peut amorcer sa manœuvre de dépassement que lorsque la voie centrale banalisée est libre.
Indépendamment des problèmes juridiques posés par le changement de
statut de ces espaces latéraux, ni bande cyclable, ni bande dérasée multi-fonctionnelle,
imposant des modifications des marquages de rives habituels, et
l'interdiction du stationnement, etc., de tels aménagements ne peuvent se faire
que sur des routes à trafic peu important. Sur des routes à fort
trafic les
automobilistes seraient poussés à faire des
sauts de puce hasardeux aussi bien pour eux-mêmes que pour les
cyclistes que l'on aurait voulu protéger.
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