Associations et gestion du temps

Les élections risquent de freiner les possibilités d'action de nombreuses associations ces prochains mois.

C'est la rentrée pour les associations. Beaucoup de leurs membres sont partis par monts et par vaux, mais une minorité est restée fidèle au poste et en alerte. Ces militants désabusés savent que c'est aussi parfois le moment choisi par des administrations pour se débarrasser des cas épineux. Après avoir fait traîner les choses pendant des mois, leurs services juridiques sont tout à coup saisis d'une frénésie inhabituelle de travail. Et le dossier litigieux apparemment insoluble est réglé en un temps record. Les militants partis se dorer au soleil n'ont plus alors qu'à s'en prendre à eux-mêmes s'ils découvrent en rentrant qu'ils ont laissé passer les dates limites pour contester la solution proposée "en concertation".

En fin d'année une autre dérive risque de mettre en difficulté les associations insouciantes : le devoir de réserve en période électorale. Il était autrefois imposé seulement à la police et à l'armée. Mais, effet imprévu du désengagement de l'Etat, son usage en a été étendu sans véritable base légale à tout fonctionnaire au service de l'Etat ou des autorités territoriales. Si bien que de hauts fonctionnaires, par exemple les préfets ou sous-préfets, évitent d'exprimer leurs désaccord avec les autorités locales alors que c'est leur rôle de dire le droit. Et l'on voit maintenant des fonctionnaires territoriaux dont les responsabilités sont limitées aux choix techniques attendre la fin de la période électorale pour prendre les décisions qui leur incombent.

La campagne présidentielle commencera officiellement le 9 avril 2012. Elle sera suivie dans la foulée de la campagne pour les élections législatives dont le second tour se tiendra probablement le 17 juin.

Dans beaucoup d'administrations, des dirigeants resteront ensuite dans  l'expectative sur leur propre sort, dans l'attente de la confirmation ou de l'annulation de leur mission. Cela n'aidera pas leurs services à rattraper avant les vacances de l'été 2012 le retard causé par les élections présidentielles.

Pour leurs actions en cours, ou celles qu'elles envisagent d'entreprendre, les associations ont tout intérêt à penser à ces contraintes, et à relancer leurs interlocuteurs bien avant la date fatidique de début de campagne présidentielle, afin de ne pas donner carte blanche à ceux dont elles soupçonnent qu'ils pourraient utiliser le facteur temps à leur avantage.

 

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